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 Goodbye Blue sky

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Butch_Cassidy
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Butch_Cassidy


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: ugo les bons tuyaux

Goodbye Blue sky Empty
MessageSujet: Goodbye Blue sky   Goodbye Blue sky EmptyLun 15 Sep - 0:34


Pour toi qui erre dans ce lieu, sache qu'ici s'est déroulé une histoire humaine forte, ne liant pas seulement des personnes quelconque sur un jeu en ligne, mais des Hommes, de vrais amis, qui ont pu partager une histoire extraordinaire malgré leurs particularités et leurs différences, et qu'ils ont accomplit des choses impensables pour de simple personnages.


OMP un jour, OMP toujours
OMP tu es, OMP tu resteras
Ici commence la terre des anciens ...



6h00 les docs, Marseille

Je marche le long des quais ne percevant que lointainement la rumeur de la ville, étouffée par le ressac des vagues se brisant sur la jetée. Quelle douce mélancolie j’ai à refouler le sol de la ville qui a fait de moi un homme bien avant l’âge. Cette ville, certains disent qu’une fois qu’on y pose un pied, on peut en repartir mais on y laisse toujours son cœur. C’est tellement vrai…
Comme épié, je me retourne pour vérifier que je ne suis pas suivi. Cela serait bien le dernier des contre temps que je pourrais me permettre. Vite rassuré, je porte mon regard vers la bonne mère baignée de brume. Elle dessine son ombre protectrice dans la lueur matinale. Tout va bien, rien ne peut m’arriver, ou tout du moins j’essaye de m’en convaincre.

L’odeur du fioul et la vue des monstres métalliques du port me rappelle que ce sentiment n’est qu’une illusion. Ma vue s’est depuis trop longtemps habitué au rideau rouge sang qui tombe trop vite pour certains d’entre nous.

Mes idées vagabondent, au fond je sais que je devrais rester concentré mais rien n’y fait…
Je ne peux m’empêcher de penser que cela aurait pu être un petit matin comme les autres, calme et tranquille où la vie de la cité phocéenne s’ébranlerait avec la langueur et l’exubérance de ses habitants. Pourtant je le sais bien, les discussions si animées de par chez nous ne sont pas les mêmes que par le passé. Même le soleil de cette fin d’été a désormais du mal à réchauffer la froideur morbide qui parcourt les esprits.
Un frisson d’effroi glace mon sang… Ma mort, aujourd’hui, n’aurait que peu d’importance… Non, décidément, mon retour sur Marseille n’est pas celui que je désirais…

La sirène d’un porte-conteneur finit de me ramener à la réalité.

Les dockers sont déjà à l’œuvre depuis longtemps, je me faufile parmi eux. Je n’ai pas de peine à passer inaperçu. Le travail est rude et ne laisse que peu de place à la flânerie. Et puis, on s’habitue à détourner les yeux. La vie est à ce prix.

Virginie est assise sur le quai, elle fume une cigarette, la dernière?
Elle exhale lentement la fumée qui disparaît aussitôt dans le brouillard ambiant. Elle n’est pas bavarde comme à son habitude, cela ne m’étonne plus guère. Certains diraient que cette jolie fille n’est pas à sa place avec nous, et pourtant elle en a plus la légitimité que beaucoup ici. Sa famille a disparu emporté dans l’assaut donné par le GIGN contre les nôtres de Cargèse. Les 5 kg de semtex placé là ayant fait leur funeste office… La désormais pseudo police ne s’encombre plus d’état d’âmes dans ce jeu ou les règles ne valent plus grand-chose !

Assis à coté d’elle, je prends le temps de savourer la complicité qui nous unis. Nous avons toujours su que dans d’autres circonstances… non, je ne dois pas penser à ça… le temps n’est pas aux regrets, n’est plus aux regrets... Elle me tend cette cigarette. Je tire dessus et repousse la fumée dans un souffle puissant comme pour laver mon corps de toutes ces pensées qui pourrait me distraire le moment venu…
D’un regard je lui fais comprendre qu’il est temps. Je ne m’avance même pas à dire quoique ce soit. Tout mots paraîtraient bien futile comparé à l’enjeux du moment.
Une dernière bouffée.
Pas question d’emmener la cigarette à l’intérieur, cela serait trop risqué…

La cache est située dans l’entrepôt du quai 17. Cette partie du port n’était déjà plus exploitée quand j’étais minot. Si dans les belles années, les exploits de la lutte ouvrière défrayaient la chronique, l’économie portuaire n’est pas morte pour autant à coup de revendications. Une toute autre activité s’en est chargée. Et aujourd’hui peu nombreux sont les navires marchands qui prennent le risque de décharger leurs cargaisons ici. C’est devenu le repère de trafics en tout genre, marchandises tombées du camion comme on dit. La police ferme les yeux. Depuis longtemps déjà les petits poissons du port ne l’intéressent plus. La ville a renoué avec son glorieux passé où la french connection régnait en maître sur les trafics mondiaux de drogue. Les temps sont redevenus sombres, les luttes armées entre famille rivale n’en finissent plus de remplir les unes des journaux.

La porte s’ouvre dans un lourd grincement. L’entrepôt n’est pas vide, des vestiges d’activités portuaires persistent encore. On s’enfonce dans l’enchevêtrement de conteneurs vides. L’un d’entre eux nous sert de base logistique, tandis qu’un autre recèle l’objet de toute mon attention… mieux vaut ne pas s’en approcher. On ne réveille pas une bête endormie !
Une camionnette est garé juste à coté. Les clefs sur le contact… on ne sait jamais.
Je retrouve enfin mes compagnons quittés 6 mois plus tôt. Pas le temps de s’attarder à de longues retrouvailles. Le plan est connu de tous depuis plusieurs mois, aussi chacun s’active à sa tache aussi vite que possible sans trop faire attention à l’autre. Pourtant le plus important n’a pas encore été dit, la cible est restée secrète jusque là…

Chacun d’entre nous charge son matériel dans la camionnette… on prend soin de nos instruments comme on se plait à les appeler : Famas, pistolet Glock, et couteau pour le combat rapproché. La partition jouée n’est en revanche pas celle qui sied le plus aux oreilles mélomane.
On est tous issus de la rue, ayant grandi à droite à gauche. Je ne sais pas si le verbe grandir convient. Lutter serait certainement plus approprié. Les guerres entre famille, les assauts de la police et les dettes de sang ont forgé notre âme et notre cœur. Pour ma part, c’est dans le centre de Marseille que j’ai appris tout ce que je sais aujourd’hui. Belsunce était mon royaume et la canebière mon stand de tir. Enrôlé très jeune dans la famille Niño. Je n’ai pas eu le choix. C’était le seul moyen de survivre quand on naît dans le mauvais quartier. A 14 ans je relevais déjà les compteurs pour la famille chez les commerçants du quartier. J’étais, il est vrai un peu frêle pour mon âge, mais je savais lire la peur dans les yeux, et pouvais en jouer pour obtenir ce que je voulais. Pas besoin d’être fort ou d’agiter son arme pour obtenir le respect.
Un sourire me vient quand je repense à cette époque… tant de chemin parcouru

Je sors le téléphone acheté quelques heures plus tôt. Je compose avec précaution le numéro. La aussi pas besoin de discours. Un seul appel est attendu en haut lieu à cette heure-ci. Le conseil tout entier s’est réuni pour l’occasion. La mission portera un coup fatal dans les rangs adverses.
-« Monsieur, On est opérationnel ! »
Si je m‘étais trouvé en présence de notre chef de famille, un signe de tête m’aurait suffit pour comprendre sa volonté. D’ailleurs je ne me pose aucune question quand à sa réponse.
-« bien mon fils, Dieu soit avec vous »

Ses paroles sont-elles dirigé pour moi ou pour la réussite finale. Certainement un peu des deux. Je n’ai jamais vraiment compris ce que la religion vient faire dans cette lutte de pouvoir. Comment prier dieu avant d’abattre un homme d’une balle dans la nuque ?
Mais au moment de donner l’ordre à mes compagnons de déplacer l’engin de mort dans la camionnette, je me laisse aller à appeler une bienveillance divine. A partir de maintenant, toute aide ne sera pas de refus.

Le dispositif d’amorçage de la bombe incendiaire est enclenché, rien ne doit rester de notre passage… Le hasard n’a pas sa place parmi nous. On ne peut pas avoir réglé chaque détail d’un plan pour s’en remettre à l’heureux dessein de la providence.

Un dernier coup d’œil, et je prends place coté passager… le moteur démarre et résonne dans ce vaste entrepôt.
Virginie accélère pour gagner les ruelles encore peu fréquentées à cette heure ci…
Déjà au loin, une épaisse fumée noire s’élève, et on ne tarde pas à entendre les sirènes trancher le silence de la douce matinée qui s’annonce…

Mon cœur s’accélère, j’esquisse un geste pour le couvrir, je le sens tenter de s’échapper hors de moi, la peur? Non, l’excitation d’être au tournant de ma vie? Non, c’est encore plus que cela, une sensation tenace et étrange que le monde ne sera plus jamais comme avant…

Virginie trace la route. Elle se retourne vers moi, elle ne se risquera pas à me parler. Sa voix trahirait trop ce qu’elle ressent. Elle attend les indications sur la direction à prendre.
Alors que mes lèvres s’entrouvrent pour laisser échapper les mots…
Mes yeux se pose sur mon destin…
J’ai à peine le temps de lire… PARIS 890 Km

La distance entre la vie et la mort ?
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